"Le ministère maudit" : c'est ainsi que l'on surnomme, dans la presse britannique, le ministère de l'Intérieur. Il faut dire que les scandales s'y succèdent. Dernier en date : la police a admis avoir perdu la trace de quelque 322 criminels sexuels, dont des pédophiles, une nouvelle source d'embarras pour le Home Office et le ministre de l'Intérieur John Reid. Le chiffre a été révélé par le tabloïd News of the World, qui a interrogé chaque force de police locale en Angleterre, au Pays de Galles, en Ecosse et en Irlande du Nord dans le cadre de la loi sur la liberté de l'Information.
Les criminels sexuels sont censés donner leur adresse à la police lorsqu'ils sont libérés après leur peine, mais nombre d'entre eux se sont contentés de donner des adresses vagues, voire fantaisistes. Par exemple, un homme condamné pour pédophilie a donné comme adresse "woods" (bois) après avoir déménagé d'une "tente près de Guildford" dans le Surrey, au sud-est de l'Angleterre. A Londres, Scotland Yard a ainsi perdu la trace de 88 criminels sexuels.
Des adresses fantaisistes
Cette affaire est un nouveau coup dur pour John Reid, alors que le Home Office multiplie les ratages. Reid avait été nommé en mai dernier pour reprendre en main le ministère, déjà confronté à des problèmes de mauvaise gestion. A l'époque, il était apparu que le Home Office avait laissé s'évanouir dans la nature 1023 prisonniers étrangers dont l'expulsion aurait dû être envisagée à l'issue de leur peine.
Le ministère s'est de nouveau trouvé récemment au milieu de la tourmente, notamment après que l'on ait appris que plusieurs personnes condamnées à de la prison, dont un pédophile et un revendeur de drogue, n'avaient pas été incarcérées en raison du manque de place dans les prisons d'Angleterre et du Pays de Galles. Enfin, le Home Office s'est également montré incapable de faire respecter les interdictions de voyage à l'étranger frappant des personnes condamnées pour trafic de drogue et de tenir à jour les dossiers de Britanniques condamnés à l'étranger.
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