Selon un sondage, les montrant également peu avertis sur le profil présidentiel, 8 jeunes sur 10 ont une mauvaise image des politiques.

57% des jeunes disent s'intéresser à la politique. Mais la moitié pense que la présidentielle ne changera rien.

Les jeunes désabusés par la politique, à cinq mois de la présidentielle ? Si trois quarts des jeunes inscrits sur les listes électorales promettent d'aller voter en 2007, un sondage Ipsos (*) (pour l'association Graines de citoyens) rendu public lundi révèle que 79% des 18-25 ans ont une mauvaise image des hommes politiques (contre 21%). Et le tableau noir continue : 87% des jeunes considèrent que les politiques "ne sont pas à l'écoute de leurs préoccupations", 79% que "les élus ne sont pas à l'image de la société actuelle" et 73% jugent que la place accordée aux jeunes dans les programmes et prises de position des candidats potentiels n'est "pas assez importante".

Pour autant, les deux candidats "principaux" sont jugés les plus à même à répondre à leurs attentes. Ségolène Royal arrive ainsi en première position (56%) et Nicolas Sarkozy en deuxième (44%). Viennent ensuite Olivier Besancenot (34%) et François Bayrou (24%). 72% contre 28% estiment que le Front national est un danger pour la démocratie.

Ni juif, ni musulman, ni homo

Autres chiffres marquants : quand un tiers des jeunes se dit proches de la gauche parlementaire et 18% proches de la droite parlementaire, 42% se disent proches d'aucun grand parti. D'ailleurs, 62% ne seraient "pas du tout gênés" si le président n'était pas désigné par un parti politique. Mais 79% estiment que "les partis politiques sont indispensables dans une démocratie". Peu sont réticents à une femme présidente (14% de gênés) mais davantage à un homosexuel (30%) ou un juif (29%). 80% des jeunes seraient gênés que le président n'ait pas d'expérience gouvernementale, 51% qu'il soit musulman et 44% qu'il soit d'origine immigrée.

57% disent s'intéresser à la politique (16% seulement de réponses "oui tout à fait") contre 43%, mais ils sont sans illusion sur l'impact réel de l'élection présidentielle. 50% pensent que "quelque soit le résultat, les choses ne changeront pas vraiment en France" et 50% que "le résultat sera déterminant pour l'avenir". Et 75% d'entre eux estiment que "les responsables économiques ont plus de pouvoir que les responsables politiques dans notre société". Selon eux, la priorité doit aller d'abord à la lutte contre le chômage (45%) et à l'augmentation du niveau de vie (36%).

(*) Sondage réalisé par internet du 23 au 30 novembre auprès d'un échantillon de 800 jeunes âgés de 18 à 25 ans, représentatif de la population française (méthode des quotas), dont 97% inscrits sur les listes électorales ou ayant l'intention de le faire. Notice détaillée disponible à la commission des sondages.