Ancien chef des services de renseignement, Barzan Ibrahim al-Hassan al-Tikriti, 55 ans, était l'un des trois demi-frères de Saddam Hussein et son conseiller présidentiel. Il avait été capturé le 16 avril 2003 à Bagdad. Awad Ahmed al-Bandar, 60 ans, avait dirigé le tribunal révolutionnaire irakien qui avait condamné à mort les 148 victimes de Doujaïl, un village au nord de Bagdad. Après un long flou autour de la date de leur exécution, ils ont été tous deux pendus dans la nuit de dimanche à lundi, en toute discrétion.
Leur mort a été révélée par les télévisions arabes, et confirmée de source proche du gouvernement irakien, mais il n'y a pas pour l'heure de communiqué officiel. Interrogé tôt lundi matin par la télévision publique Iraqia, le procureur a renvoyé au gouvernement la responsabilité de toute annonce sur cette pendaison. Les deux hommes, ainsi que Saddam Hussein, avaient été condamnés à mort par pendaison le 5 novembre 2006 pour le massacre de 148 villageois chiites de Doujaïl, tués en représailles à un attentat manqué contre le convoi présidentiel en 1982. L'appel de leur condamnation avait été rejeté le 26 décembre par la cour d'appel du Haut tribunal pénal irakien.
Nouveau report après la controverse autour de la mort de Saddam Hussein
Tous deux auraient dû subir la peine capitale en même temps que Saddam Hussein, le 30 décembre, dans une caserne des renseignements militaires de Kadhimiyah, quartier nord de Bagdad ; mais leur exécution avait été ajournée au dernier moment, pour une raison qui n'a jamais été précisée par les autorités irakiennes. La télévision publique Iraqia avait annoncé ce jour-là par erreur qu'ils avaient été exécutés immédiatement après Saddam Hussein, avant un démenti du conseiller à la sécurité nationale irakienne Mouaffaq al-Roubaïe.
Après le flou entourant leur exécution reportée in extremis fin décembre, leur pendaison avait été annoncée pour le 4 janvier. Mais elle avait été de nouveau reportée de quelques jours sous la "pression internationale", après l'indignation suscitée par la diffusion sur internet d'une vidéo pirate de la pendaison de l'ex-dictateur irakien. Ces images révélaient que l'ancien président a été insulté et pris à partie par plusieurs témoins à ses derniers instants. Une enquête a été lancée par le Premier ministre Nouri al-Maliki sur cette vidéo, tournée avec un téléphone portable.
A Washington, la Maison Blanche, commentant lundi la pendaison de deux proches de Saddam Hussein, a indiqué que le gouvernement irakien "exerçait" la justice contre ceux coupables de crimes. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, et plusieurs organisations internationales de défense des droits de l'homme, avaient appelé le gouvernement irakien à suspendre les exécutions des condamnés à mort.
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