Une vingtaine de personnes, qui campaient près de la gare d'Austerlitz, ont été délogés lundi matin. Les tentes gênaient.
Lundi, 7 heures, la police évacue une vingtaine de sans-abris près de la gare d’Austerlitz. Prétexte: une réquisition du Port autonome de Paris concernant notamment des travaux prévus à proximité. Jean-Pierre, ancien logisticien licencié vivant du RMI, fait partie des expulsés. «On a détruit notre village de tentes parce que nous étions trop visibles, trop solidaires», a-t-il déclaré à l'AFP, résident malgré lui du Quai de la gare. «On veut nous faire sortir de Paris», assurait un autre.
L’opération de distribution de tentes par Médecins du monde entamé il y a un an se retourne ainsi contre les sans-abris: «Ce qui gène les pouvoirs publics, c’est la tente, surtout sur les quais parce qu’on n’est plus des hommes invisibles. Ce matin, les policiers nous ont dit “si vous voulez garder vos tentes, vous devez sortir de Paris”», explique un quinquagénaire passant son premier hiver dehors.
Malgré l'invitation des forces de l’ordre, Jean-Pierre, comme ses camarades, a refusé de quitter le centre de Paris, où ils sont «plus en sécurité, suivis médicalement et socialement, susceptibles de trouver du travail et de s’abriter au chaud». Il refuse les conditions de vie des foyers de nuit qu’il juge dangereux: «On ne s’en sort pas en foyer, on s’enfonce, on vit dans la saleté, la promiscuité, avec des voisins déglingués, alcooliques, drogués, suicidaires ou violents.»
Les sans-abris expulsés du quai ont finalement trouvé refuge sous le pont Charles-de-Gaulle, juste à côté.